Au milieu des années 60, les Etats-Unis, la Chine, l’Italie, la Tchécoslovaquie, la Suisse, l’Allemagne et d’autre pays de par le monde connaîtront des mouvements sociaux et des événements politiques majeurs de nature à provoquer de profonds changements dans leur fonctionnement.
En France, Mai 68 marquera ce moment si particulier inscrit dans ce mouvement plus général d’une jeunesse désireuse de plus de liberté ne se reconnaissant plus dans un pouvoir conservateur et centralisateur, et d’un monde ouvrier récemment confronté au chômage et soucieux de ses conditions de vie. (Mai 68 marque les dernières années des 30 glorieuses que les trois chocs pétroliers successifs ne manqueront pas d’entériner.)
Un vent nouveau s’agite depuis quelques années. L’ambiance contestataire qui a d’abord touché certains pays du Maghreb a fini par gagner certains pays de l’Europe (l’Espagne, la Grèce et maintenant la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne…). Dans une confusion générale, des mouvements s’agglomèrent autour de ce climat propice à la contestation. L’émergence de Nuit debout aux intentions diffuses et portée par un élan de liberté (tribune offrant la parole à qui veut bien la prendre), un monde du travail en pleine effervescence face à une volonté politique désireuse de redéfinir les contours de la politique sociale font écho à cette période pas si lointaine caractéristique de Mai 68.
C’est un contre-choc politique, culturel et cultuel que nous sommes en train de vivre, à l’image des événements de Mai 68. La différence est qu’une partie des contestataires d’hier sont les contestés d’aujourd’hui.
Anti-impérialisme, revendications sociales, émancipation des mœurs sexuelles, telles étaient les revendications marquant cette période. Aujourd’hui, les tensions sont du même ordre dans un environnement similaire à bien des égards à celles de Mai 68, toute proportion gardée (crise économique, chômage, censures multiples, politique sociale en régression, baisse des salaires). La différence entre ces deux périodes est qu’en Mai 68, il s’agissait de faire progresser la politique sociale à l’avantage des salariés, de faire progresser les libertés publiques et d’émanciper les masses dans leur rapport à la religion.
Aujourd’hui, le combat se situe dans la préservation de ces acquis plutôt que dans une perspective de progrès social. (Le chômage de masse et l’endettement des états d’aujourd’hui expliquent en grande partie cette situation.) Il se situe également dans le fait de réagir face à des censures de plus en plus criantes ou ressenties comme telles et de résister à cette volonté du religieux (ou de toute organisation dogmatique) désireuse d’investir ou de réinvestir les pouvoirs politiques par des jeux d’influence à peine dissimulés aujourd’hui.
Tout ce que la société a mis en oeuvre à la fin des années 60 est aujourd’hui remis en question par le pouvoir économique, le pouvoir politique et le pouvoir religieux. La dégradation sociale, dans un contexte économique asphyxié, est certainement à l’origine des réactions d’une jeunesse en proie à des questions existentielles majeures que les représentants politiques ont du mal à relayer.
Le milieu des années 60 voit apparaître une conjonction entre Uranus et Pluton. Symboliquement, Uranus, dont l’obliquité en fait un astre à part de tous les autres, représente ce qui n’est pas conventionnel, ce qui se démarque d’un certain ordre établi. De fait, c’est un astre d’émancipation et de contestation promettant une liberté acquise par des prises de position hors norme et incomprises en général, du moins dans le présent.
Quant à Pluton, il désigne le pouvoir sous toutes ses formes. Situé aux confins de notre système solaire, il symbolise la fin du parcours qui nous relie à l’astre de vie : notre Soleil. Aux portes de l’au-delà, il symbolise le grand prédateur qui prend la vie, tel un trou noir, ou tout ce qui s’y réfère. Par définition, le simple fait de vouloir détenir un certain pouvoir procède d’un acte de prédation.
Son lien avec le pouvoir politique et économique est établi. L’exercice du pouvoir se fait toujours au détriment d’un autre pouvoir dans le monde fini qu’est le nôtre. Il est toujours associé à une volonté de conquête. (Mars et Pluton sont maîtres du Scorpion.)
Lorsqu’Uranus est en proie à Pluton, il y a contestation du pouvoir, mais également un pouvoir qui conteste toute velléité d’émancipation promise par Uranus. Cette configuration astrale à l’oeuvre en Mai 68 (en conjonction) et aujourd’hui (en tension par l’écart angulaire de 90°existant entre ces deux astres depuis plusieurs années) explique les événements actuels remettant en question tout ce qu’à engendré l’initiative Mai 68.
La conjonction de deux astres contient en germe toutes les promesses de développements possibles. Vu de la terre, l’astre le plus rapide semble se détacher de l’astre avec lequel il est en conjonction. Pour autant le lien établi persiste au gré des différents aspects que ces deux astres font entre eux. Lorsque l’écart angulaire est de 90°, une « friction planétaire » s’engage remettant en question tout ce que la conjonction a pu initier.
Qui peut l’emporter dans une bataille politique engagée avec une telle configuration ? Il est probable que tout le monde y perde dans cette histoire. Pluton et Uranus ne font pas vraiment dans le détail. Mais Pluton, trois fois plus lent qu’Uranus, domine la situation. Dans cette lutte acharnée, Pluton est en train de déployer tout son pouvoir de transformation au sein de nos sociétés au gré de son parcours autour du zodiaque. Nos libertés symbolisées par Uranus sont menacées. Le monde économique dans sa forme actuelle étant particulièrement en phase avec Pluton et Uranus (Pluton : la puissance financière / Uranus : le progrès technologique) les conséquences de ses actions liées à son fonctionnement et à ses prises de décision devraient être particulièrement difficiles à surmonter pendant et après le cycle, peut-être jusqu’à la prochaine détente du cycle prévue en 2027. L’alliance intéressante de Pluton avec Uranus relie harmonieusement la notion de pouvoir à la notion de délivrance et de liberté tout en préfigurant une société fortement imprégnée par les nouvelles technologies à l’aube de la quatrième révolution industrielle.
Stéphane RIEUX – Tous droits réservés – Le 13 mai 2016
La conjonction Uranus/Pluton est à l’origine du pouvoir de la finance sur le politique. Le carré pourrait bien voir ce pouvoir exploser.
Oui mais elle également associée à Neptune faisant tomber les frontières territoriales, commerciales, politiques….
Je vous remercie pour votre éclairage.