Et la lumière fut !
Mercure dans un parfait dénuement est le premier astre à recevoir cette déferlante lumineuse délivrée par notre étoile. Captivé par tout ce qui lui est donné à voir de cette profusion de lumière et de cette matière naissante, il prend conscience du monde visible qu’il contemple. Etant celui qui voit, Mercure mentalise. Premier témoin du mouvement cosmique, et rapide dans sa course elliptique, il administre le mouvement.
Toutefois, il n’est pas transcendant, ne pouvant appréhender les mondes qui ne sont pas à sa portée de vue. Il est le messager de la connaissance la plus immédiate et la plus visible. Mercure est prosaïque, rationnel, curieux dans les limites que lui impose sa condition. Astre contemplatif mais trop éloigné des portes de l’invisible conférées par les astres transaturniens, l’inspiration ne lui est pas accessible, à contrario d’un Neptune situé aux portes de l’inconnu au plus proche d’un Pluton marquant la fin de notre Monde.
Face à ce silence de mort, à cette pénombre inéluctable, Neptune n’est pas capable de voir, d’entendre et de concevoir. Il est un espace vide à conquérir, à illustrer pour repousser les limites de l’entendement, de l’existence. Par ce vide qui le caractérise, il est source d’inspiration. Etant trop éloigné du Soleil, seul le lien originel indéfectible avec son étoile peut lui donner cette capacité à ressentir cette puissance créatrice, tous les sens lui étant fermés. Ainsi, il n’est point besoin de voir pour savoir avec un tel prérequis, dès lors que Neptune est suffisamment relié à son étoile, seule détentrice des secrets sur les origines de la vie de notre système solaire. Neptune prédispose à l’exercice d’une foi.
Si Neptune donne une dimension supérieure à l’intelligence de Mercure en lui octroyant un côté visionnaire, Mercure confère à Neptune la possibilité de matérialiser son ressenti.
Stéphane Rieux – Tous droits réservés – le 4/12/2021