Je continue mon périple en rapprochant les astres du point de vue de Jupiter que je place dans une certaine mesure au centre du système solaire. D’ailleurs, le jupitérien ne cherche-t-il pas à être le centre de son monde?
Marqué au fer rouge, Mars ne décolère pas. Ses tempêtes tourbillonnantes ravagent et investissent tout sur leurs passages, contrastant ainsi avec la température froide régnant sur Mars. Ce choc de situations engendre la dynamique, le mouvement. Il incarne l’action sans détours, la force. Il interagit par nécessité avec son environnement, parfois avec violence. Il est martial et évoque le désir d’appropriation.
Tout semble en ordre dans l’environnement de Saturne, la qualité de ses anneaux l’attestant. Dernier astre à être à la portée de notre seul regard d’humain, Saturne marque la fin du monde visible. Il ne nous donne pas accès à l’au-delà. Le seul voyage qu’il nous autorise est le voyage intérieur. Bien intégré dans notre existence, il nous donne une capacité d’introspection et une capacité à prendre de la distance par rapport aux situations. Nous incitant à ne pas agir immédiatement, il nous oblige à un certain immobilisme. De ce point de vue, il est l’opposé ou le complémentaire de Mars. Si Mars incarne le désir, Saturne incarne le non désir. Mal intégré, Saturne confère de la mélancolie, de la dureté et un sentiment de solitude pouvant nuire à la sociabilité.
Les qualités relationnelles de ces deux astres sont essentielles dans un thème astrologique, car leur alliance ne désigne pas le paradis sur terre. Il y a même une dimension tragique et frustrante dans cette association. Au mieux, elle sert de point d’appui à des réalisations d’importance (l’entreprise martienne au service de l’édification, le tragique au service d’une action fondatrice, etc.). Je citerai en exemple Nelson Mandela épousant la tragédie de son peuple pour édifier une société plus juste. Je citerai également Stephen King dominé par ces deux astres et par Pluton servant de socle à son œuvre terrifiante mais sublimatoire.
Au pire, l’alliance de ces deux astres peut engendrer de grandes tragédies (voir le thème de Hitler par exemple avec la relation tendue entre Mars et Saturne, Aristote Onassis et sa fin de vie jalonnée de tragédies, puis Rose Kennedy et le tragique destin de sa célèbre descendance).
Dans la tradition, Mars et Saturne étaient considérés comme les deux maléfiques du zodiaque. Cette affirmation atteste de la dimension tragique de leur association. Toutefois, la façon dont elle s’incarne en chacun de nous est à nuancer, les autres astres qui interfèrent naturellement avec notre destinée pouvant colorer plus ou moins favorablement notre vie.
Stéphane Rieux le 24/01/2022 – Tous droits réservés